Glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney

Crédit : Ici Radio-Canada
25 avril 2017, par Granny Smith Faits historiques

Dans la nuit du 4 au 5 mai 1971, une tragédie touchait le village de Saint-Jean-Vianney.

La terre s'est mise à bouger vers 22 h 50, provoquant un bruit assourdissant. Les citoyens sont sortis en trombe de leur maison pour constater qu'une partie du village était littéralement en train de s'effondrer. Une quarantaine de maisons ont été engouffrées au cœur d'un gigantesque trou de boue.

Des centaines de résidents ont soudainement été jetés à la rue. Des voitures, des ponts, des routes, et autres structures ont été emportées par ce mouvement de sol dévastateur.

Saint-Jean-Vianney a par la suite été déserté, gardant comme cicatrice quelques vestiges et un immense trou de boue.

Avant 1971

La colonisation de Saint-Jean-Vianney remonte à la seconde moitié du XIXe siècle. C'est d'abord un hameau agricole qui se développe lentement puis devient, en 1935, une municipalité de paroisse. Il obtient le statut de village en 1952 et croît rapidement au cours des années 60, époque où la majeure partie des infrastructures sont installées et les routes d'accès au village sont améliorées.

L'économie du village, qui, au début du XXe siècle, s'appuie sur l'agriculture et l'exploitation forestière.

Des signes annonciateurs

Peu de temps avant la tragédie, soit le 20 avril 1971, un premier glissement de terrain se produisit. D'une superficie de trois kilomètres carrés et d'une profondeur de 300 pieds, le glissement n'a pas alerté outre mesure les autorités du village et ses citoyens.

De plus, en circulant sur la route, les conducteurs avaient, semble-t-il, de la difficulté à maintenir leur vitesse, même s'il n'y avait pas de pente apparente. Les camionneurs avaient l'impression de s'enfoncer dans le sol.

Les événements du 4 mai 1971

Crédit : Photographe Jules Rochon

Il était 22 h 50, en pleines séries éliminatoires au hockey. Les Canadiens de Montréal jouaient contre les Black Hawks de Chicago. Télédiffusée tard le soir, cette série a gardé plusieurs personnes éveillées, ce qui a sauvé quelques vies.

Tout à coup, un bruit bizarre se fit entendre et les gens sortirent de chez eux. Ils constatèrent que la terre bougeait sous leurs pieds. Une partie du village de Saint-Jean-Vianney était en train de s'effondrer. La population, dans l'obscurité et ne sachant même pas ce qui se passait, fut prise de panique. Durant la nuit, une quarantaine de maisons et une trentaine d'autos furent engouffrées dans un énorme trou de boue.

Le cratère couvrait une superficie d'environ 32 hectares et sa profondeur variait entre cinquante et cent pieds. Quinze millions de tonnes d'argile et de sable furent emportées jusqu'à la rivière Saguenay. Une seule victime du glissement fut retrouvée durant la nuit, sur le toit d'une automobile. Le torrent de boue alla même jusqu'à emporter le pont de la ville allant vers Chicoutimi-Nord.

Conséquences du glissement

Le glissement de terrain du 4 mai 1971 fait 31 morts. De ce nombre, 13 personnes n'ont jamais été retrouvées. Quarante et une résidences ont été englouties. La disparition du pont ainsi que la présence d'un cratère de 32 hectares forceront la fermeture du village et le déplacement de la population. Le premier ministre Robert Bourassa en annonce la fermeture définitive le 27 mai 1971.

Crédit: Radio-Canada

Les raisons de la catastrophe

Le territoire de Saint-Jean-Vianney est composé de quatre cours d'eau importants. Il y a la rivière aux Vases à l'est, la rivière Shipshaw à l'ouest, située à cinq ou six kilomètres. Au sud, il y a la rivière Saguenay. Finalement, il y a le ruisseau Petit Bras, un affluent de la rivière aux Vases. Selon la plupart des hypothèses, ce dernier serait à l'origine de tout le phénomène. D’autres hypothèses ont été avancées pour expliquer ce désastre.

Pour les enseignants et enseignantes

Une explication de glissements de terrain, les conséquences, des faits divers et une histoire de l’escouade sont expliqués pour les élèves dans le site S.O.S. Sécuro.

Il y a plusieurs sites dans La pomme verte pour en connaître plus sur les glissements de terrain.

Il s'agit de l'un des plus tragiques glissements de terrain que le Québec contemporain ait connu. Un monument dédié aux disparus de cette tragédie a été érigé en face du cimetière de Shipshaw.

Sources: