Comme on disait dans l’temps!

16 févtier 2023, par Granny Smith Saison

En Mars, c'est la Semaine de la francophonie et pourquoi ne pas pour profiter pour lire quelques expressions québécoises!

Découvrez des expressions populaires, insultantes ou drôles et leurs significations.

« La cerise sur le sundae »

Cette variante de l'expression au Québec est surement influencée par les voisins anglophones, puisque dans la langue de Shakespeare on utilise l'expression « cherry on the sundae ». Elle désigne un détail qui met la touche finale à une quelque chose. Le plus souvent, elle est utilisée de manière ironique pour dire qu’une chose est ridicule ou, au contraire, qu’elle la termine en beauté.

« Cogner des clous »

L'expression québécoise cogner des clous est utilisée pour décrire le comportement de quelqu'un qui tente de rester éveillé malgré une fatigue évidente.

En référence au mouvement de balancier inconscient que fait la tête lorsque l'on est trop fatigué, l'expression utilise une comparaison avec le mouvement d'un marteau qui plante des clous. Il s'agit donc de résister au sommeil, quitte à avoir la tête qui faiblit et tombe involontairement.

Crédit: www.dufrancaisaufrancais.com/

« Le boss des bécosses »

Il s'agit d'une expression pour désigner quelqu'un qui a le comportement d'un petit chef hiérarchique et autoritaire. On dit souvent se prendre pour le boss des bécosses ou se prendre pour le roi des bécosses.

Le mot bécosse signifie la cuvette des toilettes en québécois. Ce mot serait une déformation de l'anglais back house : derrière la maison, où se trouvait généralement la cabane qui servait de toilettes au siècle dernier.

« Se faire prendre pour une valise »

Crédit: www.je-parle-quebecois.com

Cette expression vient du fait qu'une valise se laisse remplir passivement de tout ce qu'on veut bien y mettre. Et si on n'est pas une valise, on ne se laisse donc pas bourrer le crâne de n'importe quelle histoire invraisemblable sans broncher.

« Se tenir en rang d’oignon »

Une des premières choses qui nous a été apprise à l’école fut de se tenir en rang d’oignons et surtout de garder les rangées bien droites. Les détracteurs étaient vite remis à leur place par les enseignants.

Tels des oignons qui poussent en rangées bien droites dans nos potagers, nous continuons aujourd’hui de faire la file pour attendre bien sagement de recevoir un service ou un renseignement ou pour accéder à un endroit.

Pourtant cette expression n’a pas l’origine horticole que l’on pourrait croire, mais une origine historique.

En 1576, les états généraux de France se tinrent à Blois et il appartint au sieur Artus de la Fontaine Solaro, baron d’Oignon, de remplir la fonction de grand maître des cérémonies. La façon parfaite dont il s’acquitta de sa tâche, plaçant chacun à son rang exact en fonction de la hiérarchie et du protocole, lui valut l’approbation générale.

Son nom fut ensuite entré dans l’histoire de notre langue et servit à désigner toute assemblée de gens trop sagement et trop régulièrement alignés comme des gens qui « se tiennent en rang d’oignons ».

Crédit: www.rpfo.ca

« Attache ta tuque avec d'la broche »

La définition de « tuque » est un « bonnet d'hiver ». Attacher la tuque avec la broche, c'est attacher son bonnet avec les lanières afin qu'il reste bien fixé sur la tête. Si il y a du vent ou des intempéries, le bonnet reste bien fixé sur la tête. Au sens imagé, cette expression veut dire « prépare toi bien à affronter ce qui va arriver ». « Attache ta tuque avec d'la broche » suggère d'anticiper sur une situation qui s'annonce mouvementée.

« Tiguidou »

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« Tiguidou » est un mot léger, plutôt utilisé dans le langage courant ou familier et fréquemment entendu au Québec. Il s’agit plutôt d’une locution qu’une expression en tant que telle. Lorsque quelqu’un utilise ce mot, c’est que quelque chose s’est déroulé à merveille, que tout est en ordre.

Étymologiquement, cela vient de l’anglais « jig » qui signifie gabarit et « do » qui signifie faire, la contraction « jig-do » signifiant donc que les choses sont bien comme on l’attendait.

« Une patente à gosse »

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« Une patente à gosse » est un objet habituellement de mauvaise qualité, qui ne fonctionne pas très bien, et qui ne sert finalement à rien.

L’histoire veut que cette expression soit issue du comté de Lotbinière au Québec. Un certain Gustave, résidant de ce comté, qui travaillait comme mécanicien dans un garage d’entretien des autobus aurait inspiré cette expression maintenant très répandue.

Or, ce cher Gustave était un bricoleur/inventeur bien connu qui fabriquait toutes sortes de machins plus bizarres les uns que les autres. Tous les gens qui le connaissaient et le côtoyaient régulièrement utilisaient le diminutif « Gus » (en le prononçant à l’anglaise : gosse).

Au Canada français, on commence à utiliser le mot « patente » dès la fin du 19e siècle. Le mot « patente » est une déviation directe du mot anglais « patented » afin de désigner un objet breveté. Donc, l’expression « patente à gosse » a fait son petit bout de chemin jusqu’à nos jours.

Le terme « gosse » a même évolué en un verbe « gosser » qui signifie perdre son temps (ex. : Arrête de gosser!) et en un nom « gosseux » pour décrire quelqu’un qui ne fait rien de productif (c’est un gosseux!). Nos profs de français seraient heureux d’entendre ces définitions!

Même si notre cher Gustave n’a pas connu la gloire avec ses inventions, au moins il a été immortalisé dans cette expression qui est toujours bien vivante aujourd’hui!

« Ferme ta boîte! »

Crédit: www.rpfo.ca

Cette expression est née au tout début de l’utilisation courante du téléphone alors que les lignes étaient partagées entre plusieurs usagers.

Naturellement, à la moindre sonnerie, tous les abonnés se précipitaient vers cette boîte en bois, accrochée au mur, et munie d’un simple récepteur de style cornet et d’un haut-parleur. Après que l’identité de l’interlocuteur était connue, certaines intruses gardaient la ligne quand même afin d’écouter les conversations et ensuite colporter les nouvelles. Le rêve des commères, quoi !

Naturellement, les gens n’aimaient pas qu’on écoute leurs conversations privées et certains ne se gênaient pas pour rabrouer les grandes oreilles qui demeureraient en ligne en les sommant de fermer leur boîte, ce qui signifiait raccrocher le récepteur.

Aujourd’hui, l’expression a fait son petit bout de chemin comme toutes les expressions canadiennes-françaises et est encore utilisée couramment quand on veut demander à quelqu’un d’arrêter de parler. Pas très éloquent, vous direz, mais parfois il vaut mieux aller droit au but.

« Se faire passer un sapin »

Crédit: www.je-parle-quebecois.com

L’expression « passer un sapin » ou « se faire passer un sapin » peut s’entendre plus couramment au Québec. Elle signifie « se faire avoir », duper, tromper. Cette expression tire son origine du sapin baumier (utilisé presque exclusivement pour les sapins de Noël) qui a une très faible valeur marchande, car il ne résiste pas au temps et fini par sécher et se fissurer.

« Niaise pas avec la puck »

Québec, la province du hockey! La « puck », c’est la « rondelle ». Cette expression est tirée d’un joueur de hockey qui ne sait pas quoi faire avec la rondelle, qui s’éternise et qui n’arrive pas à prendre une décision.

« Tire-toi une bûche »

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Se tirer une bûche ne signifie pas s'éreinter à porter un tronc d'arbre, mais simplement prendre une chaise!

Voici une autre expression qui vient du début de la colonie. Elle est facile à comprendre quand on connaît les conditions de vie des colons de cette époque.

Les maisons (seulement à une ou deux pièces) étaient bâties de bois coupé à même les terres défrichées. À moins de faire partie de la bourgeoisie, les meubles étaient rares et construits par le père de famille. Comme on peut l’imaginer, à part les paillasses pour dormir, on y trouvait seulement une table de cuisine et puisque les chaises étaient souvent plus difficiles à construire, elles étaient facilement remplacées par de simples bûches taillées à la hauteur nécessaire.

« Le diable aux vaches »

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Cette expression trouve son origine dans le milieu rural. Elle était utilisée lorsqu’un fermier voyait son troupeau s’agiter ou ses bêtes particulièrement nerveuses par le mauvais temps imminent. L’expression a ensuite été réutilisée à l’intérieur des maisons lorsque l’ambiance est tendue.


« Se pogner le beigne »

Il s’agit d’une expression québécoise qui désigne le fait de perdre son temps, de ne rien faire ou de se tourner les pouces.

« Le Bonhomme Sept Heures »

Crédit: www.rpfo.ca

Il n’est pas nécessaire de remonter très loin dans le temps pour se rappeler que les parents avaient souvent recours au Bonhomme Sept Heures pour encourager les enfants à se coucher tôt.

Personnage terrible selon les dires des parents, le Bonhomme Sept Heures était tout aussi réel que le père Noël. Pourtant, personne ne savait vraiment ce qui arrivait en sa présence, car la légende ne le disait pas.

Mais d'où vient cette idée de Bonhomme Sept Heures? On pourrait penser que les enfants hantés par la perspective de sa visite devaient se coucher avant sept heures pour ne pas le voir apparaître. Il n'en est pourtant rien.

L'expression « Bonhomme Sept Heures » serait une déformation du terme anglais bone setter. Le bone setter était en fait un « ramancheur », soit une personne qui replaçait les articulations démises ou qui faisait des manipulations pour guérir, par exemple, les maux de dos.

Lorsqu'on appelait le bone setter, la personne traitée criait souvent de douleur, ce qui faisait très peur aux enfants présents. Plus tard, lorsque ceux-ci ne voulaient pas obéir, on les menaçait de la visite du bone setter. Au Canada français, le bone setter est devenu… le Bonhomme Sept Heures!

Le Bonhomme Sept Heures est sans l’ombre d’un doute l’ancêtre de nos chiropraticiens des temps modernes. Aujourd’hui, il est pourtant difficile de penser envoyer nos petits au lit en les menaçant d’une simple visite du chiro!

« Avoir de l’eau dans la cave »

Lorsqu’une fuite d’eau se produit dans un sous-sol, le réparateur qui ne veut pas mouiller son pantalon doit le relever avant d’entrer dans la pièce. À l’image de cette situation, cette expression désigne le fait de porter un pantalon trop court.

« Se calmer le pompon »

On invite quelqu’un qui est énervé, surexcité ou trop enthousiaste à « se calmer le pompon ». En fait, on pourrait tout simplement dire « se calmer » mais on préfère vous compliquer la vie.

« Se faire brasser le Canadien »

L'expression signifie « passer un mauvais quart d'heure », « se faire engueuler », « se prendre un savon ». Le terme « brasser » au Québec est synonyme de « secouer ».

Alors, tire-toi une bûche et prends le temps de lire les expressions!

Sources: