Se moquer comme de l’an quarante

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1 janvier 2020, par Granny Smith Faits historiques

S'en moquer, désintéresser complètement. L'expression, qui est attestée en 1790 (mais pas avant), est d’origine incertaine. Plusieurs hypothèses ont été avancées:

Description et analyse de l’expression

  • Certains évoquent l'an 1040, que les gens de l'époque auraient supposé être celui de la fin du monde, parce qu'étant l'an 1000 auquel on ajoute la durée de vie du Christ (40 ans). Voyant qu’aucune catastrophe n’arrivait, nos ancêtres auraient utilisé cette date pour se moquer de quelque chose qui n’arriverait pas, ou qui n’aurait pas d’importance.
  • Parallèlement, si le mystère qui plane sur l’origine exacte n’a jamais été élucidé, on retrouve à plusieurs reprises le chiffre 40 dans la Bible (les 40 ans de Jésus, les 40 jours de carême avant Pâques, la pluie de 40 jours à l’origine du déluge etc.).
  • Au Québec, on avait annoncé la fin du monde pour l’an 1740. Comme rien n’arriva, on s’en serait moqué par la suite. Les mêmes prédictions auraient été faites pour l’an 1840 où aucune catastrophe n’arriva non plus.
  • Et si l'origine de l'expression venait de la guillotine? Cela paraît aussi moins évident... mais la piste existe. « Cela pourrait venir d'une plaisanterie des sans-culottes sur l'âge qu'aurait eu Louis XVI quelques jours après avoir un peu perdu la tête, grâce à l'invention de monsieur Guillotin » nous précise Jacques Mercier. Le monarque fut exécuté le 21 janvier 1793, soit à la fin du XVIIIe siècle.
  • Il pourrait s’agir en fait d’une déformation d’« Alcoran », mot qui apparaît vers le XIVe siècle pour désigner le livre sacré des musulmans (Coran). C'est ce qu'affirme la Grammaire historique de la langue française de Nyrop & Kristoffer. D’ailleurs, l’existence d’une expression proche pourrait confirmer cette hypothèse : « ne pas s’y entendre plus qu’à l’Alcoran » ou « S'en moquer comme de l'Alcoran ».

On dit aussi, comme de « Colin-tampon », sobriquet que les soldats de François Ier donnèrent aux Suisses, en souvenir de leurs tambours battant la marche après la victoire de Marignan. Ce mot se trouve avec beaucoup d’autres dans la célèbre chanson du musicien Jannequin sur cette bataille. Les Mémoires de l’état de France sous Charles IX désignent les Suisses du nom de Colins-tampons.

Sources: